L’aspect d’un imprimé dépend largement du papier : qu’il s’agisse de brochures, de dépliants, de livres ou autres magazines, un mauvais choix de papier peut se traduire par un résultat décevant. Vous ne voulez pas gaspiller de papier ? Une bonne raison pour prendre le temps de bien choisir.
Un papier n’est pas l’autre. Même s’ils se ressemblent, il existe une très grande variété de papiers d’impression, qui se répartissent en deux grandes familles : les « couchés » et les « non-couchés ». Qu’est-ce que cela signifie ?
Tous ces papiers sont composés de fibre de bois (la cellulose) ; simplement, les papiers couchés ont reçu une couche de finition, composée de liants et de pigments, qui a « bouché » les espaces entre les fibres, ce qui leur donne une surface plus lisse. Les non-couchés sont composés (presque) exclusivement de fibre et présentent une surface plus poreuse. Conséquence : l’encre y pénètre plus profondément. On les qualifie aussi de papiers « offset » ou « naturels », mais ces termes prêtent à confusion.
Images nettes et couleurs vives
Chacun de ces papiers présente ses qualités propres. Dans quel cas choisir l’un plutôt que l’autre ? « Tout dépend de ce qu’on veut imprimer », répond Marc Steenberghen, Production Director chez DB Group. « S’il s’agit d’un livre de lecture, ou de n’importe quel document sur lequel on doit pouvoir écrire, par exemple un bloc-notes ou un sous-main, on choisira nécessairement un papier non-couché. S’il s’agit de reproduire des images, il faut savoir que le rendu sera meilleur sur un papier couché. » Pourquoi ? Parce que l’encre est moins absorbée ; elle reste davantage en surface et « s’étale » moins : les images sont plus nettes et les couleurs plus saturées. « C’est surtout important pour les recueils de photos ou la publicité. »
La tendance est cependant à imprimer également les travaux illustrés sur papier non-couché, pour son aspect un peu plus brut, son toucher plus rugueux qui lui donnent un caractère plus « naturel ». Il n’y a cependant pas grand rapport avec l’écologie : « Couchés ou pas, la quasi-totalité des papiers d’impression utilisés en Belgique bénéficient d’une certification forestière – c’est-à-dire qu’ils sont issus d’une gestion durable des forêts. Cela n’a rien à voir non plus avec le recyclage : il existe des papiers couchés à base de fibres recyclées, des non-couchés à base de pâte vierge, et inversement ». La vraie différence, c’est donc l’état de leur surface : « Bien sûr, on peut préférer l’aspect d’un non-couché. Cela peut très bien convenir, par exemple pour reproduire des aquarelles, mais il faut être conscient qu’on perdra en détails et en vivacité des couleurs. »
Mais s’il faut reproduire à la fois du texte et des images, par exemple dans une brochure, quel sera le meilleur compromis ? « On conseille généralement de choisir un couché demi-mat. Les papiers couchés peuvent être plus ou moins mats ou brillants, selon leur finition. Les couchés brillants, ceux qu’on appelle parfois les ‘papiers glacés’, ont longtemps été à la mode ; ils restent associés à l’idée de luxe, mais ils ont l’inconvénient de produire des reflets qui gênent la lecture. Les demi-mats associent une bonne reproduction des images et une bonne lisibilité. » Il existe aussi des couchés mats, « mais ils deviennent très rares », précise Marc. « Ils n’offrent guère d’avantages par rapport aux demi-mats, sauf dans des applications très spécifiques, mais ils sont plus délicats à mettre en œuvre – et aussi plus coûteux ».
D’autres critères : grammage, bouffant… et prix !
D’autres caractéristiques interviennent dans le choix du papier dont, bien sûr, la couleur : il existe d’infinies nuances de blanc, allant du blanc bleuté au blanc crème. Il faut aussi tenir compte du grammage (c’est-à-dire du poids, exprimé par mètre carré), de la « main » (c’est-à-dire la rigidité) et du bouffant (l’épaisseur, qui, selon les papiers, peut être différente à grammage égal).
« Ce que l’on peut en dire, c’est qu’un papier couché aura toujours moins de main, moins de rigidité, qu’un papier non-couché de même grammage. En revanche, les non-couchés sont d’une plus grande blancheur. »
Le choix du grammage est important, parce qu’il détermine en grande partie la rigidité du papier et l’épaisseur du produit fini. C’est aussi un paramètre à surveiller si vous devez expédier vos imprimés par la poste : réduire (un peu) le grammage, donc le poids, c’est souvent réduire les frais postaux. Quant au bouffant : « C’est intéressant de choisir un bouffant élevé si vous voulez donner de l’épaisseur à une brochure ou un livre qui comporte peu de pages. Mais ce sera aussi un peu plus cher. »
Ce qui nous amène au dernier critère, mais non le moindre : le prix ! Là aussi, il existe des différences parfois grandes entre les qualités de papier – c’est d’autant plus important à savoir que les prix du papier ont connu de fortes hausses récemment. Trouver le meilleur compromis demande un peu de réflexion. Prenez le temps d’en discuter avec votre imprimeur.